toulousain de l’année 2023 : Olivier Gasnault, vingt ans de missions et plus d’un million de tirs laser pour comprendre la planète Mars

Olivier Gasnault, un planétologue discret mais indispensable, est le responsable scientifique pour la france de la caméra laser ChemCam et le co-investigateur de SuperCam. Impliqué depuis vingt ans dans les missions d’exploration martienne, il a travaillé aux côtés de Sylvestre Maurice à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse (IRAP).

Contributions scientifiques

Depuis onze ans, Gasnault a collaboré avec le Centre national d’études spatiales (CNES) pour les opérations de tir programmées depuis le sol. Les lasers ont analysé les roches martiennes plus d’un million de fois, offrant ainsi des insights cruciaux pour comprendre l’histoire de Mars.

Collectif et coopération internationale

Gasnault souligne l’importance du collectif dans ces aventures exceptionnelles. En remerciant chercheurs, ingénieurs, techniciens, administratifs, étudiants et partenaires industriels, il met en avant la diversité des contributions. Il aspire à une reconnaissance collective similaire à celle d’un générique de cinéma, reflétant la collaboration internationale qui anime ces missions.

Exploits scientifiques

En 2023, les “Martiens” de Toulouse ont célébré les 4000 sols de Curiosity et les 1000 sols de Perseverance, marquant ainsi la contribution significative de l’équipe toulousaine à l’exploration martienne. Gasnault a également partagé son expérience inoubliable lors de l’atterrissage de Curiosity en 2012, soulignant l’excitation d’avoir immédiatement activé ChemCam sur Mars.

Il a également évoqué un incident survenu lors de la construction de SuperCam en 2018. Malgré les défis rencontrés, Gasnault a salué l’unité de l’équipe technique, soulignant l’esprit de coopération et de solidarité qui a permis de reconstruire l’instrument en six mois.

Défis et récompenses

Gasnault a rappelé que ces missions ont présenté des défis considérables, demandant des sacrifices en termes d’heures de travail. Toutefois, il a exprimé sa gratitude envers ses collègues et sa famille pour leur soutien. Il a également salué la nouvelle organisation du suivi des missions, qui a allégé ses responsabilités et mis en lumière les récompenses collectives obtenues lorsque des problèmes techniques sont résolus et des résultats scientifiques concrets se dévoilent.

Évolution des connaissances sur Mars

Gasnault a évoqué l’évolution des connaissances sur Mars, soulignant l’impact des missions Curiosity et Perseverance dans la transformation de la perception de la planète rouge. Il a souligné le changement vers une science immersive et captivante, qui a permis une observation en relief des paysages martiens, en plus de l’introduction de l’analyse sonore grâce aux lasers.

Élargissement des horizons

Le mois dernier, Gasnault est revenu de chine où il a travaillé sur les derniers tests de l’instrument DORN, qui mesurera la concentration de radon à la surface de la Lune. Ce changement représente une évolution significative après des années de collaboration avec les Américains sur les missions martiennes.

Parcours et réalisations

Né à Toulouse en 1973, Gasnault a grandi à Castanet-Tolosan. Après avoir travaillé pendant deux ans au Los Alamos National Laboratory aux États-Unis, il a été recruté en 2002 comme chargé de recherche au CNRS à l’IRAP. Depuis, il a joué un rôle clé dans des réalisations majeures, telles que l’atterrissage de Curiosity en 2012 équipé de ChemCam, le projet français SuperCam retenu par la Nasa pour Perseverance en 2014 et l’atterrissage de Perseverance sur Mars en 2021.

Conclusion

Gasnault a souligné l’évolution de sa perception de Mars au fil des ans, marquant ainsi son engagement dans la compréhension renouvelée de la planète rouge. Son travail a ouvert de nouvelles frontières dans la recherche spatiale, témoignant d’une carrière exceptionnelle. Son parcours témoigne d’une coopération internationale fructueuse et d’une passion indéfectible pour l’exploration spatiale, laissant un héritage durable dans l’histoire de l’astrophysique et de la planétologie.

Source: ladepeche